Friday, September 15, 2006

Le cycle

Quand je repris conscience nous étions au dessus de l’océan.

Mon individualité longtemps avalée par le groupe tentait de retrouver des points de repères. Beaucoup plus bas j’apercevais, je crois, des couleurs, des tons de vert et de bleu. Plus les kilomètres passaient plus ce qui m’entourait reprenait un sens, j’étais au dessus de la forêt boréale. Toute cette immensité, que c’était beau.

Je sentais l’appel, une force venant du sol, me demandait de sauter, m’espérait, exigeait mon arrivé. Mais je voulais rester ici à contempler la beauté du monde, ne plus jamais descendre, tourner sans fin autour de cette œuvre, ne plus jamais perdre ma conscience.

Les vents chaud et froid me poussaient loin des autres. Je sentais le contact s’étioler. Plus je m’éloignais plus je m’affirmais. Finalement il n’y eu plus que moi, c’est à ce moment que la gravité fis son œuvre, je fus précipité vers le sol.

Le monde s’approchait, panique, négation, appréhension, résolution et calme. Mon premier contact, une feuille de bouleau, j’étais la première à arriver, j’y restais bien encré apprivoisant ce qui m’entourait, des milliers de feuilles vertes et un tronc blanc d’une grande beauté.

J’us à peine quelques minutes avant que les autres ne nous rejoignent, nous formèrent une petite coulée, qui progressait de feuille en feuille. Notre trajet se poursuivit sur l’écorce blanche que je goûtais pour la première fois. Des flashbacks d’arrivé au sol se succédèrent, la boue, des êtres, de la verdure, des montagnes, Gaya…la plupart du temps.

Arrivé au sol, je pus à peine percevoir le ciel avant d’être bu par la terre.

Par ces racines l’arbre nous avala, je me sentis passer entre l’écorce et le bois, je sentis les douces pensées poétiques de cet être né de nous. Arrivé aux feuilles à la nuit, je suis ressorti juste à temps pour voir le levé du soleil et devenir rosé, collé à l’écorce d’un pin rouge.

Je sais que le cycle recommencera plusieurs fois jusqu'à ce que finalement je rejoigne une source, un torrent une rivière, je finirai mon parcourt en perdant conscience pour un temps incertain, dans cette grande mer, composé de milliards d’un qui en groupe perde leur individualité, moi, eux et nous sommes la conscience ultime.

1 comment:

Anonymous said...

je suis toute émue....cé beau
bon weekend à toi

diablotine